Quand les milliardaires veulent brancher nos cerveaux sur prise USB
Ah, la Silicon Valley ! Ce merveilleux endroit où les milliardaires ne se contentent plus de nous vendre des gadgets hors de prix, mais veulent désormais littéralement se brancher à nos cerveaux. Parce qu’apparemment, avoir nos données de navigation et notre historique d’achats ne suffit plus, il leur faut nos pensées.
Cette fois, l’histoire nous amène à Sam Altman, cofondateur d’OpenAI, l’homme derrière ChatGPT, et désormais futur sponsor d’une start-up nommée Merge Labs. Son objectif ? Connecter les cerveaux humains aux ordinateurs. On parle ici de brain-computer interface, le genre de truc qui ferait passer les casques de réalité virtuelle pour des jouets Fisher-Price. Le petit détail croustillant ? Merge Labs s’attaque directement à Neuralink, le projet d’Elon Musk qui, depuis 2016, rêve lui aussi de nous brancher sur la Matrice. On dirait presque une course à qui implantera la première prise HDMI dans le crâne de l’humanité.
Pour comprendre l’ampleur du duel, il faut revenir quelques années en arrière. Nos deux compères ont cofondé OpenAI ensemble, dans une ambiance à la frères d’armes. Sauf qu’en 2018, Musk a claqué la porte après s’être frité avec Altman. Depuis, c’est un peu la guerre froide entre les deux. La patron de Tesla a même lancé sa propre boîte d’IA, xAI, en 2023, histoire de prouver qu’il pouvait faire mieux. Il a aussi traîné OpenAI devant les tribunaux pour bloquer sa transformation en entreprise à but lucratif, comme je vous en parlais hier.
Aujourd’hui, Sam Altman prépare donc sa contre-attaque avec Merge Labs. Selon les indiscrétions, la société vise une valorisation de 850 millions de dollars et compte lever 250 millions supplémentaires, notamment auprès de l’équipe d’investissement d’OpenAI. Altman ne sortira pas directement son chéquier, mais il co-fondera quand même la boîte, aux côtés d’Alex Blania, déjà à la tête du projet World (vous savez, ce truc où on scanne vos yeux pour créer un identifiant numérique universel). On commence à voir le schéma, l’œil, le cerveau… Il ne manque plus que le contrôle des cordes vocales et on pourra leur dicter nos rêves pendant qu’on dort.
Le nom “Merge” ne sort d’ailleurs pas de nulle part. Dans les cercles branchés de la tech, le terme désigne ce moment presque mystique où humains et machines fusionnent. Oui, ça sonne comme le pitch d’un film de science-fiction des années 80. Sam Altman en parlait déjà en 2017, expliquant que ça pourrait arriver dès 2025. Et cette année, il en remet une couche en affirmant que les progrès récents nous rapprochent des interfaces cerveau-ordinateur à haut débit. Traduction: bientôt, vous pourrez télécharger vos pensées plus vite que vos vidéos de vacances.
Neuralink n’est évidemment pas seule sur ce créneau. D’autres start-up comme Precision Neuroscience ou Synchron espèrent elles aussi percer dans le marché du cerveau connecté. L’entreprise de Musk a récemment levé 650 millions de dollars, atteignant une valorisation de 9 milliards. Elle est soutenue par des poids lourds comme Sequoia Capital et Thrive Capital. Et devinez quoi ? Sam Altman avait déjà investi dans Neuralink par le passé. Comme quoi, dans la tech, on ne coupe jamais totalement les ponts, on les redirige ailleurs. Merge Labs, elle, mise sur l’IA comme moteur principal pour transformer les implants cérébraux en outils réellement utiles au quotidien. On ne parle plus seulement de redonner la mobilité à des patients paralysés (ce qui serait déjà une prouesse médicale admirable) mais aussi d’augmenter les capacités cognitives de monsieur et madame Tout-le-Monde. Imaginez pouvoir lire un livre en une fraction de seconde ou vous rappeler instantanément où vous avez laissé vos clés. Bon, en échange, Altman saura peut-être aussi que vous aviez secrètement envie d’un kebab à 2 h du matin.
Il faut dire que l’homme n’en est pas à son coup d’essai dans les projets futuristes borderline. En plus de diriger OpenAI, il a investi dans Oklo (fission nucléaire) et Helion (fusion nucléaire). Il s’intéresse donc autant à alimenter nos maisons qu’à reprogrammer nos neurones. On dirait presque qu’il prépare une civilisation entière, prête à vivre sous énergie nucléaire, guidée par des cerveaux augmentés et identifiée par des scans rétiniens. Une vision d’avenir qui ferait rêver un scénariste de Black Mirror. Reste la grande question: est-ce qu’on a vraiment envie de ça ? Les implants cérébraux existent depuis des décennies, mais c’est seulement avec les récents progrès en électronique et en intelligence artificielle qu’ils deviennent réellement envisageables à grande échelle. Ce qui veut dire que, techniquement, la porte est grande ouverte.
On peut bien sûr imaginer des usages nobles: aider les malades, améliorer l’éducation, rendre la communication possible pour des personnes privées de la parole. Mais connaissant la Silicon Valley, il y aura toujours un moment où quelqu’un proposera un abonnement mensuel pour “débloquer toutes les fonctionnalités de votre cerveau”. Et là, ça sera trop tard, nos pensées auront elles aussi un paywall. Pour l’instant, OpenAI refuse de commenter officiellement le projet. Peut-être parce qu’ils hésitent encore sur le slogan marketing: “Votre esprit, notre cloud” ou “Parce que vos rêves méritent un algorithme”. Quoi qu’il en soit, la bataille Altman vs Musk ne fait que commencer. Et si tout se passe comme prévu, d’ici quelques années, ils n’auront même plus besoin de communiquer par tweet ou communiqué de presse. Ils pourront directement s’envoyer leurs piques télépathiquement.