ROMAIN LECLAIRE

News Tech et Culture Numérique

Wikimedia Deutschland dévoile un projet qui pourrait transformer la manière dont les intelligences artificielles accèdent au vaste réservoir de connaissances de Wikipédia. Baptisé Wikidata Embedding Project, le système applique une recherche sémantique basée sur des vecteurs aux données existantes de Wikipédia et de ses plateformes sœurs, représentant près de 120 millions d'entrées.

Cette technologie de vectorisation aide les ordinateurs à comprendre non seulement les mots eux-mêmes, mais aussi leur signification et les relations qu'ils entretiennent entre eux. Combiné avec le support du Model Context Protocol, un standard qui facilite la communication entre les systèmes d'IA et les sources de données, le projet rend l'ensemble de ces informations plus accessible aux requêtes en langage naturel des grands modèles de langage. L'initiative a été menée par la branche allemande de Wikimedia en collaboration avec Jina.AI, une entreprise spécialisée dans la recherche neuronale, et DataStax, une société de données d'entraînement en temps réel appartenant à IBM. Pendant un an, l'équipe basée à Berlin a travaillé d'arrache-pied pour transformer les 19 millions d'entrées de Wikidata, stockées au départ dans des formats structurés assez rigides, en vecteurs capturant le contexte et la signification de chaque entrée.

Jusqu'à présent, Wikidata offrait déjà des données lisibles par machine depuis des années, mais les outils préexistants ne permettaient que des recherches par mots-clés et des requêtes SPARQL, un langage de requête spécialisé plutôt technique. Le nouveau système fonctionnera beaucoup mieux avec les systèmes de génération augmentée par récupération, ces technologies qui permettent aux modèles d'IA d'extraire des informations externes, offrant ainsi aux développeurs la possibilité d'ancrer leurs modèles dans des connaissances vérifiées par les éditeurs de Wikipédia. Pour mieux comprendre la puissance de ce nouveau format, prenons l'exemple de l'écrivain anglais Douglas Adams, célèbre auteur du roman culte “Le guide du voyageur galactique” publié en 1979. Si sa page Wikipédia présente les informations essentielles de sa biographie, Wikidata va beaucoup plus loin. On y trouve des détails comme son signe astrologique ou le code de classification utilisé par les bibliothèques du monde entier pour ranger ses livres. Toutes ces informations sont stockées à la fois sous forme de page web et dans des formats destinés aux machines, comme le JSON.

Dans ce nouveau format vectorisé, l'information peut être imaginée comme un graphe composé de points et de lignes interconnectées. L’auteur serait ainsi relié au concept d'être humain, aux titres de ses livres, et à une multitude d'autres éléments contextuels, explique Lydia Pintscher, responsable du portefeuille Wikidata. Lorsqu'on interroge la base de données sur le mot scientifique par exemple, le système produit des listes de physiciens nucléaires éminents ainsi que de scientifiques ayant travaillé aux laboratoires Bell. Il fournit également les traductions du mot dans différentes langues, des images libres de droits de scientifiques au travail et des extrapolations vers des concepts connexes comme chercheur ou universitaire.

Wikipedia Logo : histoire, signification de l'emblème

L'expérience utilisateur du site restera identique, et non, Wikipédia ne se transforme pas en chatbot, insistent les responsables du projet. C'est plutôt le backend qui deviendra plus facile d'accès pour les développeurs d'IA souhaitant construire leurs propres applications, comme des chatbots utilisant ces données. Philippe Saadé, responsable du projet IA chez Wikidata, souligne que l'objectif principal est de démocratiser l'accès à des données de haute qualité. Dans une déclaration à la presse, il a insisté sur l'indépendance de son projet vis-à-vis des grands laboratoires d'IA ou des géants de la technologie.

“Ce lancement du projet Embedding montre que l'IA puissante n'a pas besoin d'être contrôlée par une poignée d'entreprises. Elle peut être ouverte, collaborative et conçue pour servir tout le monde.”

Cette initiative arrive à un moment où les développeurs d'IA se démènent pour trouver des sources de données de haute qualité pouvant être utilisées pour affiner leurs modèles. Les systèmes d'entraînement eux-mêmes sont devenus plus sophistiqués, souvent assemblés comme des environnements complexes plutôt que de simples ensembles de données, mais ils en nécessitent toujours, soigneusement organisées pour fonctionner efficacement. Pour les déploiements nécessitant une grande précision, le besoin de données fiables est particulièrement urgent. Bien que certains puissent regarder Wikipédia de haut, ces dernières sont nettement plus factuelles que des ensembles de données fourre-tout comme Common Crawl, cette collection massive de pages web récupérées à travers Internet.

L'équipe espère également que cet accès facilité à Wikidata permettra aux systèmes d'IA de mieux refléter des sujets de niche peu représentés sur Internet. La base de données est désormais accessible publiquement sur Toolforge, et Wikidata organise un webinaire pour les développeurs intéressés le 9 octobre.

Mon profil Facebook

Elon Musk ne s'arrête jamais. Après avoir racheté Twitter pour en faire X, après avoir lancé des fusées dans l'espace et promis des robots humanoïdes dans chaque foyer, le milliardaire s'attaque désormais à Wikipedia, l'un des piliers d'internet. Son nouveau projet ? Grokipedia, une encyclopédie alternative qui promet d'être « une amélioration massive par rapport à son aîné ». Rien que ça.

« Nous construisons Grokipedia chez xAI », a tweeté Musk mardi dernier. « Ce sera une amélioration massive par rapport à Wikipedia. Franchement, c'est une étape nécessaire vers l'objectif de xAI: comprendre l'Univers. »

Comprendre l'Univers, excusez du peu. On parle tout de même d'un homme qui a dépensé plus de 270 millions de dollars pour faire élire Donald Trump à la présidence. L'objectivité et la neutralité ne semblent pas vraiment être ses priorités du moment.

Wikipedia trop « woke » pour Musk

Depuis des années, il ne cesse de critiquer l'encyclopédie en ligne, qu'il surnomme affectueusement « Wokipedia ». Pour lui, elle est devenue trop progressiste, trop à gauche, bref, trop éloignée de sa vision du monde. Il veut donc créer une alternative qui présenterait des « faits » plus conformes à une vision conservatrice de la réalité. Le problème, c'est que les faits ont cette fâcheuse tendance à ne pas avoir d'orientation politique.

Musk a lancé sa société d'intelligence artificielle xAI en 2023, avec son chatbot Grok présenté comme un produit supérieur. Sauf que ce dernier a déjà connu plusieurs dérapages spectaculaires qui en disent long sur les limites de cette approche. L'un des incidents les plus embarrassants ? Grok s'est mis à répondre aux questions avec des théories du complot sur des fermiers blancs prétendument massacrés en Afrique du Sud. Quelques mois plus tard, nouvel incident: le chatbot a viré complètement nazi, louant Hitler et approuvant l'idée de rassembler des Juifs dans des camps de concentration.

Ces deux épisodes ont eu lieu après que le milliardaire se soit plaint publiquement sur X que Grok ne répondait pas aux questions factuelles comme il le souhaitait. Autrement dit, à force de vouloir tordre l'intelligence artificielle pour qu'elle épouse ses opinions, Il a créé un monstre. Et évidemment, il n'a jamais endossé la responsabilité de ces bugs catastrophiques.

Un projet flou aux contours inquiétants

Pour l'instant, on ne sait presque rien de ce à quoi ressemblera Grokipedia. Le contenu sera-t-il généré à 100% par intelligence artificielle ? Y aura-t-il des pages dédiées avec des URL spécifiques pour chaque sujet, comme sur Wikipedia ? Ou s'agira-t-il simplement d'une version modifiée de Grok qui crachouillera des réponses aux questions posées ? Dans ce dernier cas, quelle serait vraiment la différence avec le modèle actuel ?

« Rejoignez xAI et aidez à construire Grokipedia, un référentiel de connaissances open source qui sera bien meilleur que Wikipedia ! Ce sera disponible pour le public sans limitation d'utilisation ».

Des promesses grandioses, mais zéro détail concret. La société xAI n'a pas répondu aux questions de la presse spécialisée sur le fonctionnement du projet ni sur sa date de lancement.

Elon Musk a également relayé les suggestions de Larry Sanger, co-fondateur de Wikipedia qui a quitté le projet en 2002 et qui le critique depuis des décennies. L’intéressé propose notamment de mettre fin aux décisions par « consensus », d'autoriser des articles concurrents sur un même sujet, d'abolir les listes noires de sources, ou encore de permettre au public de noter les articles. Musk a qualifié ces propositions de « bonnes suggestions ». Sanger est récemment apparu dans l'émission de Tucker Carlson pour se plaindre du biais anti-conservateur de Wikipedia.

La magie de Wikipedia, c'est justement ce que Musk déteste

Ce qui fait la force de Wikipedia, c'est précisément sa nature collaborative. N'importe qui peut contribuer, citer des sources et le tout est surveillé par des contributeurs et des éditeurs qui tentent de maintenir un maximum d'objectivité en se basant sur des sources fiables. C'est imparfait, certes, mais c'est transparent et ouvert au débat. Les outils d'IA générative comme Grok fonctionnent différemment. Ils créent des phrases en s'appuyant sur leurs données d'entraînement. Et comme on l'a vu, essayer de modifier les paramètres pour privilégier une vision de droite du monde sans dériver vers le nazisme relève de l'exploit impossible. On l'a constaté deux fois déjà, en direct et à grande échelle, grâce à notre trublion.

Les précédents qui donnent froid dans le dos

Ce n'est pas la première fois que des conservateurs américains tentent de créer leur propre version de Wikipedia. Conservapedia a été lancé en 2006 et est considéré comme une blague par quiconque tente de parcourir ses articles ridicules. Le site affiche un biais de droite assumé, mais même lui ne fait pas de cadeau à Musk. On peut lire sur sa page que:

« Musk n'embauche apparemment pas de conservateurs à des postes clés et encourage le recrutement d'étrangers pour les meilleurs emplois en Amérique. Il veut développer l'usage des visas pour importer des étrangers et la plupart de ses voitures Tesla sont fabriquées en Chine. Cela va à l'encontre de la position America First des partisans du MAGA. Personnellement, le milliardaire a de nombreux enfants sans être un père quotidien pour eux. »

Pas étonnant qu'il veuille construire sa propre encyclopédie. Même les copies de droite ne lui font pas de fleurs. Au moins, Conservapedia lui a rendu service en ne mentionnant pas ces deux saluts de style nazi lors de l'investiture de Trump. Avec Grokipedia, il veut donc créer un espace où les faits s'aligneront sur ses opinions. Le problème, c'est que la réalité a cette fâcheuse manie de résister aux récits qu'on essaie de lui imposer. Et si ses précédentes tentatives de plier l'IA à sa volonté sont un indicateur, on peut s'attendre à un résultat pour le moins chaotique.

Mon profil Facebook

Accrochez-vous à votre pinte, Steven Knight a encore frappé. Sa recette fétiche ? Prenez une période historique bien crasseuse, ajoutez une bonne dose de conflits familiaux dignes d'un soap opera, saupoudrez de violence virile et nappez le tout d'une bande-son rock anachronique. Vous obtenez Peaky Blinders et maintenant House of Guinness, sa cousine spirituelle qui sent bon le houblon.

Dès l'ouverture, le ton est donné. On zappe entre l'enterrement du grand manitou de la bière, Benjamin Guinness, et une manif de ligue de vertu qui hurle aux dangers de l'alcoolisme juste devant ses portes. C'est profond, vous comprenez. Juste avant, on nous prévient que tout ceci est une fiction inspirée d'histoires vraies. La fameuse clause de non-responsabilité pour pouvoir raconter absolument n'importe quoi. S'ensuit un montage épileptique du brassage de la bière, filmé comme un clip de metal industriel, avant l'arrivée de l'homme de main de la famille, le ténébreux Sean Rafferty. Quand on lui demande si la manifestation va dégénérer, il lâche la phrase qui résume toute la philosophie de la série:

« Le nom de la famille, c'est Guinness. Bien sûr qu'il y aura des putains de problèmes. »

Et voilà. Le décor est planté, le cerveau peut être mis en pause.

Le pitch est d'une originalité folle. Le patriarche meurt et ses quatre enfants se lancent dans une guerre de succession pour prendre le contrôle de l'empire. Imaginez la série Succession, mais avec plus de chapeaux melon et une odeur persistante de levure. D'un côté, nous avons Edward, le fils dévoué, le gentil garçon un peu mou du genou qui, oh surprise, fricote en secret avec une rebelle indépendantiste irlandaise. De l'autre, Arthur, le dandy flamboyant revenu de Londres, qui doit cacher son homosexualité pour ne pas ruiner sa carrière politique. Des secrets, des trahisons, des regards torves par-dessus des chopes, tous les ingrédients du parfait feuilleton du soir sont là, prêts à être consommés sans modération.

Il faut l'admettre, le spectacle est diablement efficace. Les acteurs s'en donnent à cœur joie, visiblement ravis de pouvoir froncer les sourcils, claquer des portes et prendre des poses viriles. C'est du Steven Knight pur jus, un terrain de jeu pour des performances musclées où la subtilité est laissée au vestiaire. Et ça se regarde tout seul. Les épisodes défilent, rythmés par des morceaux de rock irlandais qui nous rappellent que, même en 1868, on peut avoir un style d'enfer. C'est de l'Histoire pour les nuls pressés, un cours magistral sous Ritaline où l'on n'a pas le temps de s'ennuyer, ni de réfléchir.

House of Guinness » sur Netflix : La recette efficace de la nouvelle série  du créateur de « Peaky Blinders »

Et c'est bien là que le bât blesse. House of Guinness fait semblant de s'intéresser aux grandes questions. Le colonialisme britannique ? On en parle cinq minutes entre deux bagarres. L'exploitation de la classe ouvrière irlandaise ? Ah, ces braves gens, ils ont l'air si contents de brasser notre bière ! Le rôle d'une multinationale dans un pays sous occupation ? C'est compliqué, allez, un petit riff de guitare électrique et on passe à autre chose. La série effleure tous les sujets potentiellement explosifs avec la délicatesse d'un VRP qui ne veut surtout froisser personne. Elle nous montre la misère de Dublin, mais la filme avec une esthétique si léchée qu'on la croirait sortie d'un magazine de mode.

Ne nous y trompons pas, House of Guinness est le plus long, le plus cher et le plus stylé des spots publicitaires jamais créés. Chaque plan sur une pinte de stout est une déclaration d'amour. Un épisode entier est consacré à la création du logo de la harpe, et se termine par un plan quasi orgasmique sur l'emblème apparaissant sur le verre, juste avant le générique. C'est à peine déguisé. Pour être sûr que le prolo de 2025 comprenne bien l'enjeu, la série affiche même à l'écran la conversion en monnaie actuelle à chaque fois qu'une somme est mentionnée. Pédagogique, non ?

Au final, la série est à l'image de la multinationale qu'elle dépeint, une machine parfaitement huilée, séduisante, qui aplanit toutes les aspérités pour s'assurer que le produit final soit aussi lisse et consommable que possible. Bref, le message est simple, la bière est bonne, la marque est éternelle et les questions qui fâchent… eh bien, elles donnent mal à la tête. Reprenez donc une pinte.

Mon profil Facebook

Le Qualcomm Snapdragon Summit a été, comme chaque année, un véritable tourbillon d'annonces et d'innovations. Mais cette fois-ci, au milieu des discussions sur les puces pour smartphones de nouvelle génération, une nouvelle a éclipsé presque tout le reste. Et étonnamment, elle ne concernait pas directement nos téléphones.

Depuis quelques jours, une rumeur persistante, alimentée par des déclarations de Rick Osterloh de Google et même du PDG de Qualcomm, prenait de l'ampleur. La fusion entre Android et ChromeOS serait bien réelle. Deux questions centrales restent malgré tout en suspens. Comment et quand ? La réponse est finalement venue de Sameer Samat, le directeur de l'écosystème Android, qui a mis fin au suspense sur scène.

“Ce sera quelque chose qui nous enthousiasme énormément pour l'année prochaine.”

Si le nom de Sameer Samat vous dit quelque chose, c'est normal. C'est ce même dirigeant de Google qui avait jeté un pavé dans la mare en juillet dernier en affirmant que ChromeOS et Android allaient se combiner en une seule plateforme, une déclaration qu'il avait ensuite dû nuancer. Mais cette fois, plus d'ambiguïté. Devant le parterre d'experts et de journalistes réunis au sommet de Qualcomm, il a offert une vision claire et sans équivoque de l'avenir des plateformes informatiques de la marque. Il a d'abord posé le contexte:

« Nous voulons évidemment que nos appareils fonctionnent ensemble de manière transparente. Vous avez différents appareils et vous voulez que votre IA fonctionne sur tous ces appareils, c'est le nouveau domaine vers lequel nous nous dirigeons. »

Il a ensuite détaillé la stratégie en abordant les deux systèmes d'exploitation:

« Si vous pensez au format ordinateur portable, nous avons ChromeOS depuis longtemps et nous sommes très attachés à cette plateforme. Elle a connu un grand succès et nous avons beaucoup appris grâce à elle. Nous avons aussi les tablettes Android qui connaissent un succès fou et deviennent de plus en plus des machines de productivité. L'opportunité que nous voyons est donc de savoir comment accélérer toutes les avancées en matière d'IA que nous réalisons sur Android et de les apporter au format ordinateur portable le plus rapidement possible. »

Puis, la phrase clé, celle qui dessine la feuille de route technique de Google pour les années à venir:

« Ce que nous faisons, c'est que nous reprenons l'expérience ChromeOS et nous reconstruisons sa base technologique sur celle d'Android. Cette combinaison est donc quelque chose qui nous enthousiasme énormément pour l'année prochaine, et nous y travaillons avec vous (Qualcomm) et d'autres. Nous sommes très impatients. »

Cette déclaration signifie la fin d'une période. Jusqu'à présent, pour faire simple, les Chromebooks utilisaient une astuce logicielle, un “conteneur”, pour faire tourner les applications Android. C'était fonctionnel, mais loin d'être parfait, avec des problèmes de performance et de compatibilité. Le projet dévoilé par Samat est d'une toute autre ampleur. Il ne s'agit plus de faire cohabiter deux mondes, mais de les fusionner en un seul. Imaginez l'interface utilisateur que nous connaissons et apprécions sur ChromeOS (sa simplicité, sa rapidité, sa sécurité basée sur le cloud) mais fonctionnant sur une fondation technique entièrement Android. C'est le meilleur des deux mondes. La légèreté et l'efficacité de l'expérience ChromeOS propulsées par la puissance, la flexibilité et l'immense écosystème d'applications Android.

La raison de cette manœuvre titanesque est double. Premièrement, comme l'a souligné Samat, il s'agit d'accélérer le déploiement de l'intelligence artificielle sur les ordinateurs portables. Android est le fer de lance de Google en matière d'IA. En unifiant les plateformes, chaque innovation sur cette technologie et développée pour les smartphones pourra être portée quasi instantanément sur les ordinateurs, créant une expérience cohérente et puissante. Deuxièmement, c'est la quête ultime d'un écosystème unifié où votre téléphone, votre tablette et votre ordinateur portable ne sont plus des îles isolées, mais des extensions les uns des autres, communiquant et collaborant de manière totalement fluide.

Ce n'est pas un hasard si cette annonce a été faite lors d'un événement Qualcomm. Le matériel nécessaire pour donner vie à cette nouvelle vision est déjà en cours de développement. Depuis des mois, nous suivons la piste des premiers Chromebooks équipés de la puce Snapdragon X Plus. Des appareils aux noms de code “Quenbi” et “Quartz” sont dans les cartons et s'annoncent comme les parfaits véhicules pour inaugurer ce système d'exploitation fusionné, alliant puissance et efficacité énergétique. Parallèlement, Google ne met pas tous ses œufs dans le même panier. Une nouvelle tablette Chromebook “Made by Google”, connue sous le nom de code “Sapphire” et propulsée par une puce MediaTek Kompanio Ultra, semble également être une candidate de choix pour devenir l'un des appareils phares de cette transition.

Depuis que les premières rumeurs de fusion ont émergé en novembre 2024, les spéculations allaient bon train. Nous avons désormais une chronologie claire et les grandes lignes d'une feuille de route technique. L'année 2026 s'annonce comme l'année la plus transformatrice que nous ayons jamais connue pour les plateformes informatiques de Google. C'est peut-être le début d'une nouvelle ère pour l'informatique personnelle, une ère où la frontière entre mobile et bureau s'efface pour de bon.

Mon profil Facebook

La communauté des passionnés de systèmes d'exploitation mobiles alternatifs va être ravie. La fondation UBports vient de lever le voile sur Ubuntu Touch OTA-10, sa dernière création. Cette dixième version stable, bâtie sur le socle solide d'Ubuntu 20.04 LTS (Focal Fossa), se révèle être une véritable passerelle vers l'avenir, une étape qui prépare le terrain pour la transition la plus attendue de ces dernières années. Presque trois mois après la sortie d'OTA-9, cette nouvelle mouture apporte son lot de nouveautés, de corrections et, surtout, une promesse enthousiasmante pour tous les utilisateurs.

Commençons par l'introduction du nouvel outil de mise à niveau, baptisé “Ubuntu Touch upgrader”. Sa mission ? Préparer en douceur vos appareils pour le grand saut vers la future version Ubuntu Touch 24.04-1.0, qui sera basée sur la toute récente version Long Term Support d'Ubuntu, “Noble Numbat”. Pour comprendre l'ampleur de cette annonce, il faut se rappeler que la migration d'une base LTS à une autre est un chantier colossal pour un système d'exploitation mobile. Cela implique une mise à jour profonde de l'ensemble des bibliothèques logicielles, du noyau Linux, des pilotes et des couches de sécurité. En l’intégrant dès maintenant, la fondation UBports fait preuve d'une vision à long terme remarquable. Elle permet de s'assurer que lorsque la version basée sur 24.04 sera prête, la transition se fera de la manière la plus fluide et sécurisée possible. OTA-10 est donc la première pierre de cet édifice, un signe tangible que le projet avance à grands pas vers une modernisation en profondeur de sa plateforme.

Chaque mise à jour d'Ubuntu Touch est l'occasion d'élargir l'écosystème d'appareils compatibles, et OTA-10 ne fait pas exception. La grande nouveauté de cette version est l'ajout du support officiel pour le Rabbit R1. Cet appareil, qui a fait couler beaucoup d'encre lors de son annonce, est un compagnon de poche dopé à l'intelligence artificielle. Le voir rejoindre la famille des appareils supportés par Ubuntu Touch est une excellente nouvelle, démontrant la flexibilité et la capacité du système à s'adapter à de nouveaux formats matériels innovants.

Sur le plan logiciel, une autre avancée notable, bien que plus technique, est l'ajout d'un support préliminaire pour Nix. Pour les non-initiés, il s’agit d’un gestionnaire de paquets puissant qui permet de créer des environnements de développement parfaitement reproductibles et isolés. Son intégration, même à un stade expérimental, ouvre des perspectives fascinantes pour les développeurs et les utilisateurs avancés qui souhaitent bénéficier d'une gestion de logiciels plus robuste et prévisible sur leur appareil mobile.

Ubuntu Touch OTA-10

Pour continuer, OTA-10 est truffée d'améliorations techniques qui, bien que discrètes, contribuent à rendre l'expérience utilisateur plus stable et performante. Dans le domaine du multimédia, les développeurs ont affiné le calcul SetBitrate() dans l'encodeur H.264, ce qui se traduit par une meilleure gestion de la qualité et de la taille des fichiers vidéo enregistrés. De plus, la prise en charge des formats UHD (Ultra Haute Définition) a été ajoutée et les types de niveaux AVC ont été mis à jour, garantissant une meilleure compatibilité avec les contenus vidéo modernes.

La connectivité Bluetooth a également reçu une attention particulière. Un problème spécifique, où les appareils s'appairaient automatiquement et de manière non sollicitée avec les systèmes d'infodivertissement Nissan Connect, a été corrigé. C'est le genre de correction ciblée qui témoigne de l'écoute active de la communauté par les développeurs. Enfin, la stabilité du système a été renforcée grâce à l'amélioration des appels de screencast (capture d'écran vidéo) de Mir via l'utilisation d'un mutex, prévenant ainsi de potentiels conflits et plantages.

La mise à jour est en cours de déploiement progressif sur une liste impressionnante d'appareils. Si vous êtes déjà un utilisateur d'Ubuntu Touch sur le canal “Stable”, vous recevrez une notification de mise à jour directement sur votre appareil, via l'écran “Mises à jour” des Paramètres Système. Comme toujours, le déploiement se fait par vagues, donc pas de panique si la mise à jour n'apparaît pas immédiatement. Un peu de patience pourrait être nécessaire.

La liste des appareils concernés:

  • Asus Zenfone Max Pro M1
  • F(x)tec Pro1 X
  • Fairphone 3, 3+ et 4
  • Google Pixel 3a et 3a XL
  • JingPad A1
  • Lenovo Tab M10 HD 2nd Gen (WiFi / LTE)
  • OnePlus 5, 5T, 6, et 6T
  • OnePlus Nord N10 5G et N100
  • Rabbit R1
  • Sony Xperia X
  • Toute la gamme Vollaphone (Vollaphone, X, 22, X23, Quintus, et Volla Tablet)
  • Xiaomi Poco M2 Pro, X3 NFC / X3
  • Xiaomi Redmi 9 et 9 Prime
  • Xiaomi Redmi Note 9, 9 Pro/Pro Max/9S

Ubuntu Touch OTA-10 est une version charnière, une déclaration d'intention qui solidifie les fondations actuelles tout en construisant un pont solide vers un avenir prometteur basé sur Ubuntu 24.04 LTS. Entre le support de nouveaux matériels, l'intégration d'outils d'avenir et les nombreuses améliorations de stabilité, UBports prouve une fois de plus son engagement à offrir une alternative mobile libre et respectueuse de la vie privée.

Mon profil Facebook

L'intelligence artificielle affecte depuis plusieurs mois la création musicale. Des outils comme Suno ou Udio permettent à quiconque, en quelques clics et une simple description textuelle, de produire des morceaux de musique d'une qualité tout à fait acceptable. Une révolution créative pour certains, un véritable tsunami de contenu pour les plateformes de streaming comme Spotify. Le géant suédois se retrouve aujourd'hui inondé de morceaux générés par IA, semant la confusion chez les auditeurs comme chez les artistes.

Face à cette lame de fond, il a décidé de réagir. L'entreprise a dévoilé une nouvelle politique visant à s'attaquer à trois problèmes principaux posés par l'IA, le contenu de mauvaise qualité et le spam, l'usurpation d'identité vocale et le manque de transparence sur l'utilisation de ces nouvelles technologies. L'objectif, tel que l'a résumé Charlie Hellman, responsable mondial des produits musicaux chez Spotify, est de protéger les artistes authentiques. Pour autant, la plateforme ne ferme pas la porte à l'IA, affirmant vouloir laisser les artistes l'utiliser comme un outil créatif.

Le premier pilier de cette nouvelle stratégie est la transparence. En collaboration avec l'organisation de normalisation musicale DDEX, Spotify travaille à l'élaboration d'un nouveau standard de métadonnées. L'idée est simple, divulguer de manière claire et précise si l'IA a été utilisée dans la création d'un morceau. Cela pourrait concerner la génération de voix ou d'instruments, mais aussi l'assistance au mixage ou au mastering.

« Nous savons que l'utilisation de l'IA va couvrir un large spectre », explique Sam Duboff, responsable du marketing et des politiques chez Spotify. « Cette norme industrielle permettra des divulgations plus précises et nuancées, sans forcer les morceaux dans une fausse binarité où une chanson doit être catégoriquement “IA” ou “non IA” ».

Déjà, quinze maisons de disques et distributeurs de premier plan se sont engagés à adopter ce futur standard, bien qu'aucun calendrier précis n'ait encore été annoncé. Le deuxième front est celui de l'usurpation d'identité, un sujet particulièrement sensible. La politique de la plateforme est désormais explicite: l'utilisation de la voix d'un autre artiste, qu'elle soit réelle ou synthétique, sans sa permission est strictement interdite. Cela couvre les clones vocaux non autorisés par IA, les deepfakes et toute autre forme de réplique vocale ou d'usurpation d'identité. Cette mesure vise à protéger la signature vocale, l'un des atouts les plus précieux d'un artiste.

Enfin, pour endiguer le flot incessant de contenu de faible qualité, Spotify va déployer, au cours des prochaines semaines ou mois, un nouveau filtre anti-spam musical. Ce dernier ciblera les acteurs malveillants qui tentent d'exploiter le système. Parmi les tactiques visées, la mise en ligne massive de morceaux dépassant à peine les 30 secondes pour générer des écoutes rémunérées ou le téléchargement répété des mêmes pistes avec de légères variations de métadonnées pour tromper les algorithmes. L'ampleur du problème est colossale. Le service de streaming a révélé avoir supprimé 75 millions de morceaux considérés comme du spam au cours des 12 derniers mois. Il s'attaquera également aux “discordances de profil”, une fraude où un tiers télécharge de la musique sur le profil d'un artiste légitime.

Au cours de cette annonce, les dirigeants de Spotify ont également tenu à tordre le cou à une rumeur persistante. Non, la plateforme n'ajoute pas de musique générée par IA à ses propres playlists pour éviter de payer des redevances aux artistes. Sam Duboff a qualifié ces accusations de catégoriquement et absolument fausses, précisant que Spotify ne crée aucune musique, « avec ou sans IA » et que « 100 % du catalogue est créé, détenu et téléchargé par des tiers licenciés ». Concernant la présence de musique IA dans les playlists éditoriales, il a précisé que les curateurs se concentrent sur la musique qui résonne avec le public et que les morceaux qui semblent entièrement générés par des prompts montrent un très faible niveau d'engagement de la part des auditeurs. De son côté, le concurrent Deezer a récemment estimé qu'environ 18 % des morceaux téléchargés chaque jour sur sa plateforme, soit plus de 20 000 titres, sont désormais entièrement issus de l'IA.

En posant ces nouvelles règles, Spotify ne cherche pas à punir les créateurs qui explorent l'IA de manière responsable.

« Nous espérons que l'utilisation par les artistes d'outils de production IA leur permettra d'être plus créatifs que jamais », a conclu Charlie Hellman.

L'enjeu est de trouver un équilibre délicat: encourager l'innovation tout en protégeant l'écosystème contre les abus. La bataille pour définir les contours d'une cohabitation saine entre la créativité humaine et l'intelligence artificielle ne fait que commencer.

Mon profil Facebook

Sortez les mouchoirs, préparez les bougies pour une veillée. Une tragédie se noue dans le monde merveilleux de la technologie. Notre bienfaiteur à tous, la société la plus altruiste de la Silicon Valley, Apple, est au bord du gouffre. Dans un cri du cœur, une lettre poignante adressée à la méchante Commission Européenne, la firme de Cupertino a laissé entendre que le pire pourrait arriver. Nous, pauvres Européens, pourrions être privés de certains de leurs produits et services. Le monde retient son souffle. La cause de ce drame shakespearien ? Une obscure et tyrannique loi appelée le Digital Markets Act (DMA).

Pour ceux qui auraient vécu dans une grotte ces trois dernières années, le DMA est cette tentative grossière de Bruxelles de mettre un peu d'ordre dans la jungle numérique. L'idée, aussi naïve que dangereuse, est d'empêcher les géants de la tech, les fameux “gatekeepers”, d'abuser de leur position dominante pour écraser toute concurrence. Une hérésie, vous en conviendrez. Comment ose-t-on s'attaquer à un modèle si parfait, si harmonieux ?

Car c'est bien là le cœur du problème. Apple, dans sa grande sagesse, nous explique que cette législation est une catastrophe. Non seulement elle dégrade “l'expérience utilisateur” (ce concept sacré que seul la marque à la pomme maîtrise), mais en plus, tenez-vous bien, elle nous expose à de terribles risques de sécurité. En forçant l'interopérabilité, l'Europe brise la pureté de l'écosystème Apple, ce jardin d'Éden numérique où tout fonctionne de manière si fluide et magique. Ouvrir les portes de ce paradis, c'est y laisser entrer le chaos, le désordre, et probablement des virus conçus par des concurrents jaloux.

La preuve de cette apocalypse annoncée ? La marque américaine a déjà dû prendre des décisions déchirantes. La traduction en direct via les AirPods ou la duplication de l'écran de l'iPhone sur un ordinateur portable, des innovations qui allaient changer nos vies à jamais, ont été retardées sur le sol européen. Pourquoi ? À cause de cette exigence absurde de compatibilité avec des produits qui n'ont pas la pomme sacrée gravée sur leur châssis. Imaginez le supplice, des écouteurs d'une autre marque pourraient fonctionner avec un iPhone ! Selon Apple, cela créerait un problème de confidentialité car des rivaux pourraient accéder aux données de nos conversations. Ah, la vie privée, ce bouclier rhétorique si pratique quand il s'agit de protéger sa forteresse dorée.

Et le pire est à venir. Cupertino nous prévient:

“La liste des fonctionnalités retardées dans l'UE va probablement s'allonger et l'expérience de nos utilisateurs dans la région sur nos produits sera encore plus à la traîne”.

Un chantage ? Non, une simple mise en garde bienveillante. Ils menacent même, à demi-mot, que si le DMA avait existé il y a dix ans, l'Apple Watch n'aurait peut-être jamais vu le jour chez nous. Frissons d'horreur. Pensez à toutes ces vies qui n'auraient pas été sauvées par le capteur de fréquence cardiaque ! Le comble de l'injustice, c'est que cette réglementation ne s'appliquerait pas à Samsung, le plus grand vendeur de smartphones en Europe. Pauvre Apple, cette petite start-up californienne de 3 000 milliards de dollars, victime d'une concurrence déloyale orchestrée par Bruxelles. C'en est presque touchant de vulnérabilité.

Et quand les arguments techniques ne suffisent plus, que reste-t-il ? La panique morale, bien sûr ! PENSEZ AUX ENFANTS ! Apple, dans un élan de vertu, nous alerte:

“À cause de l'ouverture forcée de l'écosystème, des applications pornographiques sont disponibles sur iPhone depuis d'autres places de marché. Des applications que nous n'avons jamais autorisées sur l'App Store en raison des risques qu'elles créent, en particulier pour les enfants.”

On appréciera cette soudaine pudeur de la part d'une entreprise dont les appareils permettent d'accéder à l'intégralité d'Internet. Le problème n'est évidemment pas la pornographie, mais les boutiques d'applications sur lesquelles Apple ne peut prélever sa dîme de 30 %. Ce combat titanesque a même attiré l'attention de Donald Trump, qui, dans sa finesse habituelle, a menacé de représailles les pays qui “attaquent nos incroyables entreprises technologiques américaines”. Quand on a ce genre de soutien, on sait qu'on est du bon côté de l'histoire.

La conclusion d'Apple est sans appel, le DMA doit être abrogé ou, au minimum, remplacé par une loi plus appropriée. Une loi qui, on le devine, reconnaîtrait qu'innover, c'est avant tout verrouiller les utilisateurs dans un écosystème fermé pour maximiser les profits. Le reste n'est que littérature. Alors, tremblons, Européens. Car si nous continuons à vouloir du choix, de la concurrence et de l'interopérabilité, Apple pourrait bien nous punir en nous laissant patauger dans notre médiocrité technologique, orphelins de ses futures merveilles. Merci, de vous soucier autant de nous. Votre combat pour un monde moins ouvert, moins interopérable mais plus rentable est une véritable source d'inspiration.

Mon profil Facebook

Imaginez un intrus discret, installé confortablement au cœur de votre infrastructure informatique, observant, attendant et extrayant des données pendant des mois, voire plus d'un an, sans que personne ne s'en aperçoive. Ce scénario, digne d'un thriller d'espionnage, est aujourd'hui une réalité alarmante. Google vient de tirer la sonnette d'alarme. Une campagne de piratage sophistiquée, liée à la Chine, pourrait sommeiller dans les réseaux d'innombrables entreprises et les experts préviennent que nous n'en sommes qu'au début de sa découverte.

Hier, le Threat Intelligence Group de Google a publié un rapport qui a fait l'effet d'une bombe dans le monde de la cybersécurité. Les chercheurs y détaillent le suivi d'un logiciel malveillant de type “backdoor” (porte dérobée) baptisé BRICKSTORM. Ce dernier est un instrument de persistance. Il permet aux attaquants de maintenir un accès discret mais total aux systèmes de leurs victimes sur de très longues périodes. La durée moyenne de présence non détectée ? Un chiffre stupéfiant de 393 jours. Mandiant, la branche de conseil en cybersécurité de Google, est sur le pied de guerre et répond à ces intrusions depuis mars 2025.

L'art de l'invisibilité: une attaque qui contourne les défenses traditionnelles

La principale raison pour laquelle cette campagne est si redoutable réside dans sa méthode d'opération. Les pirates, regroupés sous l'identifiant UNC5221 par Google, ont compris que les entreprises concentraient leurs défenses sur les postes de travail et les serveurs classiques. C'est pourquoi nos ordinateurs portables et nos smartphones sont équipés de logiciels de détection et de réponse des terminaux (EDR) ou d'antivirus.

Mais que se passe-t-il avec les équipements qui forment la colonne vertébrale de nos réseaux ? UNC5221 a choisi de ne pas frapper à la porte d'entrée, mais de s'attaquer directement aux fondations de la maison. Ils déploient BRICKSTORM sur des systèmes où les solutions de sécurité traditionnelles ne peuvent tout simplement pas fonctionner. Leurs cibles de prédilection incluent les appareils réseau comme les routeurs et les pare-feux, les passerelles de sécurité des e-mails, mais surtout, les gestionnaires et les hôtes de machines virtuelles. Le rapport souligne une tendance constante. Les attaquants ciblent systématiquement les environnements VMware, en particulier les hôtes vCenter et ESXi. En compromettant ces hyperviseurs, qui gèrent des parcs entiers de serveurs virtuels, les pirates obtiennent un accès quasi divin sur l'ensemble de l'infrastructure d'une organisation, tout en restant sous le radar.

https://storage.googleapis.com/gweb-cloudblog-publish/images/brickstorm-targeting.max-1500x1500.jpg

Ils ne choisissent pas leurs victimes au hasard. Leurs cibles dessinent une carte stratégique claire. Les secteurs les plus touchés sont les services juridiques, les fournisseurs de logiciels en tant que service (SaaS), les sous-traitants de processus métier (BPO) et les entreprises technologiques. Chaque cible a une valeur unique.

https://storage.googleapis.com/gweb-cloudblog-publish/images/brickstorm-iceberg.max-1700x1700.jpg

Les cabinets d'avocats sont visés pour obtenir des informations sensibles liées à la sécurité nationale américaine et au commerce international. Les fournisseurs SaaS et les BPO, quant à eux, ne sont pas des cibles finales, mais des tremplins. En les piratant, les attaquants obtiennent une porte d'entrée vers des centaines, voire des milliers de leurs clients en aval. C'est une attaque par la chaîne d'approvisionnement à grande échelle. Enfin, les entreprises technologiques sont une mine d'or pour le vol de propriété intellectuelle, notamment le code source. L'analyse de celui-ci peut non seulement servir à des fins de contrefaçon industrielle, mais aussi à identifier d'autres failles de sécurité, potentiellement des vulnérabilités de type “zero−day”. Une vulnérabilité “zero−day” est une faille inconnue des développeurs, ne leur laissant donc aucun timing pour la corriger avant qu'elle ne soit exploitée.

Une menace qui ne fait que commencer à se révéler

Si l'alerte est lancée aujourd'hui, ses répercussions se feront sentir pendant longtemps. Charles Carmakal, directeur de la technologie chez Mandiant Consulting, a prévenu que le public entendrait parler de cette menace pendant une période prolongée.

“À mesure que de plus en plus d'entreprises analyseront leurs systèmes, nous prévoyons d'entendre parler de cette campagne pendant les un à deux ans à venir”, a-t-il déclaré.

Pour aider les organisations à faire face, Mandiant a mis à disposition un scanner gratuit conçu pour rechercher les traces de BRICKSTORM. L'outil fonctionne en recherchant une combinaison de chaînes de caractères et de motifs hexadécimaux uniques à cette porte dérobée, a précisé Google. De nombreuses entreprises, en utilisant cet outil, vont découvrir des compromissions, qu'elles soient encore actives ou passées. Au cours des deux prochaines années, de nouvelles révélations émergeront à mesure que les victimes divulgueront les failles. BRICKSTORM est un rappel brutal que la cybersécurité ne se limite pas à la protection des ordinateurs que nous voyons. Les menaces les plus dangereuses sont souvent celles qui se cachent dans les infrastructures que nous tenons pour acquises. L'heure est à la vigilance et à la recherche proactive, car l'ennemi est peut-être déjà à l'intérieur.

Mon profil Facebook

Une plage de rêve à Hawaï, un parterre de journalistes et un PDG, Cristiano Amon, qui nous dessine le futur. Le décor du Snapdragon Summit de Qualcomm était parfait pour une annonce fracassante. Préparez-vous, la 6G arrive d'ici 2028.

Cette nouvelle génération de connectivité sans fil promet de tout changer, en devenant le carburant indispensable d'une intelligence artificielle omniprésente. Une promesse enivrante. Mais derrière le vernis marketing, une question s'impose: ce futur qu'on nous vend est-il réellement désirable ? Regardons ensemble derrière le rideau d'une révolution annoncée qui ressemble de plus en plus à une fuite en avant.

Sur le papier, la vision de Qualcomm est limpide. Demain, votre smartphone ne sera plus qu'une brique chaude dans votre poche. Son rôle ? Servir de pont, de modem central pour alimenter en IA une galaxie d'appareils: vos lunettes AR, votre montre connectée, vos capteurs de santé... tout. Pour que ce ballet technologique fonctionne, il faut un chef d'orchestre surpuissant nommé 6G. Avec des débits et une réactivité pulvérisant les records de la 5G, elle seule pourra gérer les flots de données titanesques exigés par une IA qui pense, anticipe et agit pour vous. Qualcomm, dont les puces sont déjà au cœur de nos vies (smartphones Android, objets connectés), se positionne logiquement comme l'architecte de ce nouvel âge. Mais êtes-vous vraiment prêts pour ce futur ?

Qualcomm CEO Christiano Amon promised 6G will come in 2028 for 'pre-commercial devices.'

Se projeter en 2028, c'est accepter un pari risqué. Loin des certitudes de la Silicon Valley, notre monde est traversé de doutes profonds. Crises politiques, tensions géopolitiques et une méfiance croissante envers les gourous de la tech comme Sam Altman, qui nous promettent une intelligence artificielle générale (AGI) sans jamais en mesurer toutes les conséquences. Dans ce contexte instable, l'annonce de la 6G sonne moins comme une promesse que comme une distraction. On nous agite le hochet d'un futur hyper-efficace pour nous faire oublier les angoisses du présent. Car cette révolution technologique soulève bien plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. Le discours officiel est bien huilé, mais les défis techniques et éthiques sont colossaux. Pour que la 6G devienne une réalité, il ne suffit pas de le décréter.

Le mur énergétique: L'IA est-elle durable ?

C'est le secret le moins bien gardé de l'industrie, l'IA est une dévoreuse d'énergie. Le récent partenariat à 100 milliards de dollars entre Nvidia et OpenAI pour bâtir des supercalculateurs en est la preuve. Ces infrastructures nécessiteront une production électrique pharaonique. La 6G, en démultipliant les usages de l'IA, ne fera qu'accélérer cette course folle. À quel prix écologique ? Le silence de Qualcomm sur ce point est assourdissant.

Le goulot d'étranglement technologique

Cristiano Amon l'a avoué à demi-mot, pour la 6G, tout est à réinventer. Nouveaux modems, nouvelle architecture de mémoire, processeurs neuronaux (NPU) infiniment plus puissants... En fixant l'échéance à 2028 (et plutôt 2030 pour le grand public), le fabricant admet que la technologie actuelle est une impasse. Le battage médiatique autour de l'IA se heurte aujourd'hui à un mur physique.

La vraie question: pour quoi faire ?

Au-delà de la prouesse technique, quelle sera LA fonctionnalité IA qui justifiera de tels investissements ? Qu'est-ce que la 6G nous permettra de faire que nous ne pouvons déjà accomplir ? Les fonctions IA intégrées aux smartphones actuels sont souvent des gadgets sympathiques, mais rarement indispensables. Personne ne semble avoir trouvé l'application “coup de poing” qui rendra cette transition inévitable. Sans cet usage concret, la 6G risque de n'être qu'une solution à la recherche d'un problème.

Alors, faut-il croire à la révolution 6G ?

La vision de Qualcomm est audacieuse, mais elle repose sur une foi aveugle dans le progrès technologique, sans égard pour le contexte social ou environnemental. La 6G n'est pas pour demain. C'est un horizon lointain, une carotte que l'on agite pour maintenir en vie une industrie qui carbure à l'hyperbole. L'ère de l'IA et des lunettes AR est peut-être imminente, mais l'infrastructure pour la supporter est encore à l'état de concept. D'ici 2028, la bulle de l'IA aura peut-être évolué, voire éclaté. Et face aux véritables défis qui nous attendent, il est fort probable que la vitesse de notre connexion internet soit le cadet de nos soucis.

Mon profil Facebook

L'intelligence artificielle est sur toutes les lèvres, promettant une révolution dans notre manière de travailler, de créer et d'interagir. Pourtant, derrière cette façade d'innovation se cache une réalité plus sombre. Elle est un gouffre énergétique. La puissance de calcul nécessaire à son fonctionnement, principalement assurée par des milliers de processeurs graphiques, génère une quantité colossale de chaleur et contribue aux émissions de gaz à effet de serre, à un moment où notre planète a désespérément besoin d'aller dans la direction opposée.

C'est dans ce contexte paradoxal que Microsoft vient d'annoncer une double offensive. D’un coté une innovation matérielle pour refroidir ses puces et de l’autre une vision logicielle pour réinventer notre porte d'entrée sur le web qu’est le navigateur. Le premier front de cette bataille se situe au cœur des data centers. Le refroidissement des GPU n'est pas un détail technique, c'est un enjeu de premier plan. Actuellement, de nombreuses infrastructures s'appuient sur des “plaques froides” pour dissiper la chaleur. Si cette méthode a fait ses preuves, elle atteint ses limites. Les plaques sont séparées de la source de chaleur par plusieurs couches de matériaux, ce qui nuit à leur efficacité.

« Si dans cinq ans, vous dépendez encore fortement de la technologie traditionnelle des plaques froides, vous êtes bloqué », prévient Sashi Majety, chef de programme chez Microsoft.

Pour surmonter cet obstacle, la firme de Redmond a dévoilé une avancée basée sur la microfluidique. L'idée est d'amener le liquide de refroidissement au plus près de la source de chaleur. Dans le prototype de l'entreprise, ce liquide circule à travers des canaux microscopiques, semblables à des fils, gravés directement au dos de la puce. Pour optimiser le flux, elle a même utilisé l'IA, créant une boucle vertueuse où l'intelligence artificielle aide à refroidir ses propres fondations matérielles.

A microfluidics computer chip showing microchannel grooves

D’une inspiration biomimétique, les gravures sur la puce rappellent les nervures d'une feuille ou les motifs sur les ailes d'un papillon, des structures que la nature a perfectionnées pour un transport efficace des fluides. Les résultats annoncés sont impressionnants: le système pourrait offrir un refroidissement trois fois supérieur aux méthodes actuelles et réduire de 65 % l'augmentation maximale de la température du silicium. Cela permettrait de surcadencer les puces sans craindre de les faire fondre, d'installer les serveurs plus près les uns des autres et d'améliorer la récupération de la chaleur résiduelle. Étonnamment, malgré les implications écologiques évidentes, la communication de Microsoft met surtout l'accent sur les gains de performance, n'évoquant que timidement la durabilité et la réduction de la pression sur le réseau électrique.

Le navigateur, le nouveau champ de bataille de l'IA

Mais maîtriser le hardware n'est que la moitié de l'équation. La véritable interaction avec l'IA se passe au niveau du logiciel et Microsoft entend bien y mener une autre guerre, celle des navigateurs. Alors que Google intègre Gemini dans Chrome et que des acteurs comme Perplexity développent leurs propres navigateurs IA, Microsoft prépare la transformation de son navigateur Edge. Dans une récente interview, Mustafa Suleyman, le PDG de la branche IA de l’entreprise, a exposé sa vision: faire d'Edge un navigateur agentif. L'idée n'est plus seulement d'avoir un assistant qui répond à vos questions dans une barre latérale, mais une IA qui prend les commandes.

“Je pense que le navigateur va évoluer pour devenir un véritable agent”, explique-t-il. “Votre IA sera capable d'utiliser tous les outils que vous utilisez dans le navigateur.”

Imaginez la scène, vous demandez à Copilot de trouver le meilleur restaurant italien du quartier. Au lieu de vous donner une simple liste de liens, l'IA ouvrira plusieurs onglets, lira les avis, comparera les menus et les prix, et vous présentera une synthèse, tout cela sous vos yeux.

“C'est un peu comme avoir un petit ange sur l'épaule qui fait le travail ennuyeux et difficile à votre place”, poétise Suleyman.

Microsoft 50th Anniversary Copilot Event

Cette stratégie permet à Microsoft de capitaliser sur l'existant sans forcer les utilisateurs à adopter un tout nouvel outil. Copilot sera de plus en plus intégré dans Edge, une tendance déjà visible avec l'apparition de nouveaux boutons d'accès rapide dans Windows 11 et l'intégration d'agents IA dans les réunions Teams. Cette omniprésence vise à créer une expérience fluide et transparente où l'utilisateur reste maître à bord. En observant l'IA naviguer, l'utilisateur garde le contrôle et peut intervenir à tout moment, ce qui, selon Suleyman, est essentiel pour bâtir la confiance. De plus, cette méthode assure que les éditeurs de sites web continuent de recevoir du trafic, même si c'est l'IA qui effectue la visite.

À terme, la vision est encore plus ambitieuse. Suleyman imagine un avenir où notre compagnon IA deviendra notre interface principale avec le monde numérique, utilisant en coulisses les applications, les systèmes d'exploitation et les navigateurs à notre place. Nous ne serions plus que des superviseurs, orientant et donnant notre avis sur le travail accompli par notre double numérique. Un avenir qui semble à la fois magique et vertigineux.

En s'attaquant simultanément aux fondations physiques de l'IA et à son interface avec l'utilisateur, Microsoft joue une partie décisive. D'un côté, une innovation matérielle qui pourrait atténuer l'empreinte carbone de l'IA tout en décuplant sa puissance. De l'autre, une vision logicielle qui pourrait changer à jamais notre rapport au web. La question demeure: ces avancées serviront-elles principalement à nourrir une course à la performance sans fin, ou parviendront-elles réellement à orienter l'IA vers un avenir plus durable et véritablement au service de l'humain ?

Mon profil Facebook